2_

Papa, Maman, les gars désolée, j'avais une playlist à partager avec vous, incluant une version de Jingle Bells chantée par des chiens (oui oui), mais apparemment j'ai déjà utilisé mon joker asocial quand j'ai réalisé ce mini mini stop motion ce matin au petit déjeuner. 

Promis quand on a fini les restes on fera un debrief des cadeaux, mais pour l'heure je vais me faire un sandwich fois gras/chocolat blanc/saumon/houmous 



<3 




1_





Je vais pas vous mentir, j'ai paniqué.


C'était une panique de dernière minute, parce que j'ai longtemps ignoré les signes avant-coureurs. Oui, ok, c'était un peu chelou que Facebook ne nous ait pas imposé de nouvelle MAJ dégueulasse depuis quelques mois, et aussi que Kid Cudi n'ait pas donné de date précise pour la sortie de son dernier album. Mais je m'étais appliquée jusqu'à très récemment à vivre dans le déni total de l’apocalypse qui se préparait. Détendue, j'avais pris des billets pour Londres pour janvier, un abonnement à la salle de sport jusqu'à fin décembre et j'avais même tweeté ma wishlist pour Noël. Comme si de rien n'était ...

On m'avait prévenue pourtant, les pronostics (de ma mère) étaient formels : fin d'une ère, catastrophes en chaîne, bug des internets, zombies, aucun survivant, pas même Will Smith.


Et puis un matin ça m'a pris : j'ai réalisé qu'on allait vers la fin d'un monde auquel j'étais vachement attachée. La tristesse, le désespoir, la colère. J'avais pas envie de mourir et de laisser mes Pokémons livrés à eux-mêmes. Si d'autres avaient les moyens de se payer un bunker à Bugarach en résidence secondaire, moi je n'étais pas prête à affronter le dernier jour.


J'ai paniqué voilà. J'ai fait trois crises d'angoisse (ah non, juste deux en fait, je confonds avec le jour ou j'ai vu le prix des places pour le Watch the Throne Tour, pardon) et je suis revenue de mon exil à Londres pour "vivre entre mes parents le reste de mes jours". L'angoisse m'a fait teindre mes veuch en rose, puis en bleu, puis en violet, puis les trois, et parce qu'il n'y avait plus rien d'autre à faire, j'ai attendu.

Aujourd'hui, j'ai la te-hon d'avoir flippé comme ça, vu que tout est passé crème. Je me suis réveillée en un seul morceau dans mon lit, j'étais pas démaquillée et déjà en retard pour aller bosser.

L'ancienne ère était là, pas loin, sur le bureau : ma carte d'étudiant périmée, mes fiches Bristol et mon CV bidon.

J'ai survécu à l'apocalypse et la vie est toujours jolie, pleine de surprises, d'amour, de bacon parfaitement frit et de collection Margiela pour H&M. Des apocalypses comme la mienne, on nous en prédit tous les ans, ça devient largement overrated. Je pense que l'espoir est permis dans toutes les situations, que Megaupload va rouvrir, que Britney va remettre sa vie en ordre et que Topshop va adopter la gratuité des frais de port ...


C'était pas la fin du monde, juste le début d'un truc nouveau et très coolos : welcome to the good life.